Le sucre et nous, une histoire d’amour
Nous sommes tous accros au sucre. C’est un constat, notre société actuelle est sur consommatrice de sucre. Sucres assumés : pâtisseries, soda, céréales, alcool,boissons sucrées, mais aussi sucres cachés omniprésents dans les produits industriels,les produits alimentaires transformés. La quantité de sucre que nous consommons chaque année dépasse les recommandations de l’OMS et elle a un impact sur notre santé.
Notre goût du sucré commence dès notre naissance avec le lait maternel. Il conditionne tout notre mécanisme alimentaire. Toute notre bouche est tapissée de récepteurs sensoriels qui réagissent au sucre en envoyant des signaux de satisfaction au cerveau. L’ingestion d’aliments sucrés devient synonyme de plaisir.
Le sucre est le symbole de la douceur, du plaisir, de la récompense. Un repas convivial se termine par un bon dessert, la mère prépare un goûter à ses enfants pour les récompenser,nous tombons dans le pot de crème glacée pour nous réconforter…
Pourtant, s’adonner à un excès de sucre, c’est prendre le risque de développer un certain nombre de maladies et de laisser le surpoids s’installer.
Sucre blanc, sucre raffiné, sucre caché… Faisons le point sur notre addiction aux sucres !
Notre consommation de sucre
En France, nous consommons près de 2.2 millions de tonnes de sucre par an. Soit environ 35 kilos de sucre en moyenne, par an et par habitant.
Depuis 1850, notre consommation de sucre ne cesse d’augmenter, passant de 3.5 kilos par an et par habitant, à 35 kilos en 2018. Cette croissance exponentielle n’est pas sans conséquence. Surpoids, obésité, maladies cardiovasculaires, diabète…
Sucre et industrie agro-alimentaire : histoire d’amour et de profit
Mais alors, si nous connaissons les effets versatiles de la consommation de sucre, pourquoi nos produits de consommation courants en sont-ils saturés ? Pourquoi trouvons-nous du sucre jusque dans les aliments “salés”, comme le saucisson ou le camembert ?
Le sucre est un excellent conservateur et exhausteur de goût. Et surtout… Il n’est pas cher ! L’alimentation industrielle en utilise des quantités astronomiques. La majorité des produits que nous consommons au quotidien contiennent du sucre. Y compris dans les produits salés (lasagnes, pizza, burger, vinaigrettes, conserves de légumes…)
Addiction au sucre : un phénomène prouvé
En 2008, le département de psychologie de l’Institut de Neuroscience de Princeton a étudié le phénomène de l’addiction au sucre en menant une expérimentation sur des rats de laboratoire.
Les chercheurs ont mis en évidence l’existence de signes de sevrage au sucre identiques à ceux identifiés lors du sevrage des drogues dures : Cocaïne,héroïne…
Pourquoi ? Car l’ingestion de sucre entraîne la libération de dopamine (l’hormone du plaisir ) dans le cerveau. Elle enflamme le cortex cérébral, qui se retrouve en manque dès qu’il n’est plus alimenté par cette hormone.
Le cerveau réclame alors du sucre et devient addict : il réclame plus de sucre que ses besoins physiologiques ne le nécessitent. Nous développons des symptômes de manque : stress , anxiété, incapacité à se concentrer, agressivité…
Plusieurs études similaires ont démontré que le sucre était plus addictif que les drogues dures ou que la nicotine ! Le sucre est une véritable drogue.
Sucres naturels et sucres ajoutés
Il y’a d’un côté les sucres naturels : ceux naturellement présents dans le produit brut et non transformé. Et les sucres ajoutés : tous ceux qui sont ajoutés aux aliments lors de leur transformation ou lors des procédures de conservation.
Édulcorants et produits lights
Depuis des décennies, ce sont les lipides : les graisses qui sont pointées du doigt dans l’apparition du surpoids et des maladies cardiovasculaires. Le gras, comme le sucre, est un exhausteur de goût, un agent de texture… Le supprimer des aliments les rend insipides. C’est pourquoi la teneur en sucres ajoutés des produits light a été augmentée afin de leur rendre leur saveur.
Quand vous consommez du light, vous consommez encore plus sucré sans vous en rendre compte ! N’est-ce pas paradoxal pour une alimentation “minceur” ?
Et que penser des édulcorants, chimiques ou naturels ? Ils sont censés apporter la saveur sucrée… Sans les calories du sucre.
Aspartame, sucralose, cyclamate, saccharine… font partie de la liste des édulcorants chimiques. Une étude publiée dans l’European Journal of Clinical Nutrition que l’aspartame est un neurotoxique.
D’autres études ont aussi démontré qu’il est également cancérigène, et sans doute lié à l’apparition de maladie telles que Parkinson, Alzheimer ou de sclérose en plaques. Il augmente les risques d’accident cardiovasculaire.
Et comme si cela ne suffisait pas à nous dissuader de les consommer, les édulcorants sont ce que l’on appelle des “non-aliments”, des calories vides. Ils n’apportent aucun élément nutritif ou énergétique et pire encore, l’organisme ne les reconnaît pas ce qui a pour effet de dérégler le fonctionnement métabolique. Les édulcorants viennent fausser l’apport en sucres que nous fournissons à notre organisme.
Les édulcorants naturels utilisés pour remplacer le sucre de table, comme la stévia, ne sont pas aussi dangereux pour la santé que les édulcorants de synthèse, mais ils dérèglent le métabolisme.
Les édulcorants sont de faux amis : ils favorisent encore plus la prise de poids et le diabète. Lorsque l’organisme reçoit un édulcorant, il met en marche tout le processus physiologique nécessaire à l’assimilation des sucres. L’organisme tourne alors “à vide” et réclame la consommation de “vrai” sucre. Vous éprouvez une sensation de faim, déréglez votre production d’insuline et épuisez votre pancréas… Vous prenez du poids tout en intoxiquant votre organisme…
Sucres simples et sucre complexes
On divise les aliments sucrés en deux catégories : Les sucres simples et les sucres complexes. Les premiers regroupent les glucides qui sont rapidement digérés par l’organisme (glucose, fructose, saccharose, lactose, maltose…). Les seconds sont assimilés plus lentement et diffusent leur énergie sur une plus longue durée.
Pour faire simple, on a plus rapidement faim après avoir consommer des sucres simples qu’après avoir consommé des sucres complexes. Les sucres sont plus rapidement transformés en graisse.
Comprendre l’index glycémique.
Pour réussir à consommer du sucre intelligemment et avec plaisir, il est indispensable de connaître les bases du fonctionnement de ce que l’on appelle “l’index glycémique” ou « IG »
L’index glycémique permet de classer les aliments en fonction de la réponse qu’ils induisent sur la glycémie sanguine.
Plus l’IG d’un aliment est élevé, plus il augmente le taux de sucre dans le sang. Plus un IG est bas, moins l’aliment à d’incidence sur le taux de sucre sanguin.
Lorsque le stock de glycogène est saturé, notre corps transforme l’excès de sucre sous forme de graisse abdominale, de cellulite, de graisse viscérale…
Pourquoi se libérer de notre addiction aux sucres
Perdre du poids : En effet, la consommation de sucre joue un rôle prépondérant dans le développement de l’épidémie d’obésité à travers le globe.La prise de poids peut s’installer de façon progressive même chez les personnes qui pensent avoir une consommation raisonnable de sucre.
Éviter la stéatose hépatique : On a longtemps pensé que “la cirrhose de l’alcoolique” était liée à la consommation d’alcool. On sait maintenant que le sucre a exactement les mêmes effets que l’alcool sur le foie. Le sucre transformé en gras est stocké dans le foie qui s’hypertrophie et est littéralement noyé dans sa graisse.
C’est exactement le même phénomène que le foie gras des oies et des canards. La stéatose hépatique engendre un risque accru de complications comme le développement d’un cancer du foie, ou d’une cirrhose non alcoolique.
Le sucre : un poison pour l’organisme
- Il perturbe le métabolisme : le sucre est un acidifiant et une source importante de mucosité. Cette combinaison entraîne des effets secondaires: problèmes articulaires (de type arthrite, arthrose) et osseuse (ostéoporose), névrites, apparition de zona, problèmes de peau et de cheveux (dermatose, eczéma, peau grasse, acné), affections de la sphère ORL, apparition de lipome, kystes graisseux, fibromes, mycoses…
- Favorise le vieillissement cellulaire : la consommation excessive de sucre est également responsable d’un vieillissement prématuré. Trop de glucose dans le sang favorise la production des radicaux libres. Ce phénomène appelé “Glycation” est responsable du vieillissement de l’organisme.
- Le sucre est responsable du diabète de type 2 : en entraînant un surpoids qui va générer une résistance à l’insuline.
- Augmente les risques de maladies cardiovasculaires : un taux élevé de sucre dans le sang entraîne un raidissement des vaisseaux sanguins.
- Augmente la tension artérielle et le taux de mauvais cholestérol.
- Le sucre pourrait jouer un rôle dans le développement de certains cancers. Les dernières recherches ont démontré que les cellules cancéreuses se développent plus fortement dans un environnement riche en sucre,acide et inflammatoire…
Pour conclure sur les dangers de l’addiction au sucre
Contre toute attente, loin de nous “booster”, un apport en sucre excessif multiplie le développement des problèmes de santé.
L’organisme puise dans ses réserves de nutriments pour lutter contre l’excès de sucre, ce qui entraîne des carences en vitamines et une baisse du système immunitaire rendant l’organisme vulnérable à toutes sortes de maladies et d’infections.
Une consommation trop importante de sucres augmente :
- les risques de maladie cardiovasculaire
- de maladies chroniques et inflammatoires
- de surpoids
- fatigue chronique
- d’affaiblissement physique.
Baisser notre consommation de sucre provoque une amélioration de notre condition physique, facilite la perte de poids et aide à lutter contre les maladies chroniques et inflammatoires.
Rendez-vous dans un prochain article du blog Vitaélix pour découvrir des solutions simples pour diminuer votre consommation de sucre !
Bibliographie :
Danièle Gerkens. Zéro sucre. Les Arènes, 2015
Marion Thelliez. Je me libère du sucre. Editions Eyrolles, 2018.
Valérie Espinasse. J’arrête le sucre. Editions J’ai Lu. 2016.
Nicole Mowbray. “No Sucre”. Éditions Livre de Poche, 2015.
Dominique Bellami. Sucre : comprendre et gérer l’addiction au sucre. Amazon Distribution. 2018
Allen Car. Good sugar, Bad Sugar. Editions Acturus. 2018
Passeportsante.net. Dossier « Le sucre, coupable ? ». Article « Trop de sucre, où est la limite ? ». [En ligne]. Ruby Françoise. 23/04/2008. [Consulté le 17/05/21]. Disponible sur http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/ArticleComplementaire.aspx?doc=sucre_limite_consommation_do
Le Monde, M Santé, article « Le fructose est le principal moteur du diabète ». [En ligne]. Benkimoun Paul. 01/2015. [Consulté le 17/05/21]. Disponible https://www.lemonde.fr/sante/article/2015/01/30/le-fructose-est-le-principal-moteur-du-diabete_4566577_1651302.html
Le Figaro. Santé. Article « Le sucre raffiné, ennemi des artères ». [En ligne]. Prigent Anne. 11/02/2014. [Consulté le 17/05/2021]. Disponible sur http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/02/11/21976-sucre-raffine-ennemi-arteres
Medisite. Article « L’excès de 2 types de sucre favoriserait la croissance des tumeurs ». [En ligne]. Baudouin Marguerite. 04/01/2016. [Consulté le 17/05/21]. Disponible sur http://www.medisite.fr/a-la-une-lexces-de-sucre-favorise-la-croissance-des-tumeurs.994133.2035.html?xtor=EPR-56-988909%5BMedisite-Info-Sante%5D-20160104